Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Jean-Marie Allain

Salmagne, pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

5 Janvier 2025 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Une zone d’activités économiques au lieu et place de l’aérodrome ? On a du mal à comprendre qu’au nom du « Zéro Artificialisation Nette » (ZAN), l’Agglomération nous propose de bétonner une zone classée agricole !

Si cela n’a pas interpellé les services qui ont instruit ce dossier, c’est en raison d’une absence d’une réflexion globale de leur part sur la réalité du territoire, d’un manque d’investigation sur le terrain et de l’acceptation à l’aveugle de la présentation erronée, voire mensongère de l’Agglomération.

Nous payons aussi, dans cette histoire, l’indigence de la réflexion prospective de la gouvernance de l’Agglomération depuis plusieurs décennies sur la question du recyclage des friches industrielles.

Pourtant, ce n’est pas faute de les avoir interpellés. Il y après d’un demi-siècle, j’écrivais dans la revue «  Urbanisme » un article intitulé «  La réhabilitation des friches industrielles du Bassin de la Sambre : une volonté politique », précisant que le choix d’un site par rapport à un autre devait prendre en compte « l’utilité sociale maximale », à savoir intégrer les paramètres d’environnement, de déplacement, d’équipements de quartier…

Plus récemment, en 2023, la dernière rencontre de l’association « Vallée d’ Avenir » à Maubeuge traitait encore de ce sujet avec les acteurs de l’économie locale sans que l’on y ait vu un élu responsable de l’Agglomération en dehors du mot d’accueil du maire de Maubeuge, qui s’en est allé dans la foulée.

Lors de ma participation à une table-ronde à cette journée, j’ai expliqué que les politiques publiques n’ont, durant toutes ces années, abordé la question des friches que sous l’angle de la requalification environnementale parce que cette option, celle de la facilité, était celle qui mobilisait le plus de subventions de la part des financeurs, notamment de l’Europe.

A Marpent, nous n’avons pas échappé à la règle de la requalification environnementale avec la friche HK Porter, portée par l’Agglomération et financée à 100 % en 2002 par l’Etat, l’Europe et la Région alors qu’un repositionnement d’une partie de cette friche vers la vocation économique, je pense à sa partie non inondable, aurait eu pour effet de baisser la subvention certes à 70 % mais gardait tout son sens.

Cette politique de la requalification environnementale intégrale a conforté la désindustrialisation de la vallée au profit du bétonnage des plateaux agricoles et conforté par la même occasion le déclin des modes de transport marchandises les plus écologiques, le ferroviaire et le fluvial.

La rareté actuelle de terrains provenant de friches recyclées susceptibles d’accueillir des entreprises en est la résultante et explique que, pour répondre à une demande potentielle, le président de l’Agglo se précipite sur l’immense terrain public que représente, sur le plateau nord-est, la Salmagne, quitte à s’asseoir sur ce que cet équipement représente en termes d'usages, de lien affectif avec le territoire, de patrimoine, d’emplois et de potentiel de développement, et à indiquer dans le dossier qu’il s’agit d’un « ancien aérodrome », assertion bien entendu mensongère.

Il est tout de même paradoxal que le recyclage d’une friche en fond de vallée pour une vocation économique ait été celui de l’exemplaire reconversion de la friche Vallourec, d’initiative privée, au travers de l’entreprise Flamme, décidément en pointe sur beaucoup de choses.

Cela prouve, à ceux qui en douteraient encore, qu’une partie de nos friches peuvent retrouver une vocation économique et redevenir des lieux de création d’emplois.

Le premier outil consiste à disposer d’un schéma intercommunal de reconquête des friches de manière à répertorier les types de reconversion à la lumière de plusieurs paramètres et de formaliser un échéancier avec les priorités.

Je suis las de répéter ces propos, mais comme à l’Agglomération, la règle est de vous écouter poliment et de passer à autre chose, le mieux est encore de l’écrire ou de s’adresser directement à la presse.

Clamer que la dépollution coûte cher est vrai, mais si ce travail s’était étalé dans la durée, les coûts auraient été plus facilement supportables, d’autant plus qu’il existe des aides européennes en la matière.

Lire la suite

Protoxyde d’azote, le gaz hilarant ne fait pas rire tout le monde.

4 Janvier 2025 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Il y a quatre ou cinq ans, des parties de nos espaces publics ou des jardins de particuliers ont commencé à être jonchés de cartouches de protoxyde d’azote, gaz hilarant mais qui ne fait pas rire tout le monde.

Aujourd’hui, les bonbonnes de un et deux kilos ont remplacé les cartouches, laissant les communes dans des situations très embarrassantes puisqu’une majorité de déchetteries n’acceptent pas ce type de déchets.

De ce fait, ces bonbonnes se retrouvent dans la nature (et deviennent des déchets sauvages à la charge des communes) ou dans les poubelles ménagères et, pour peu qu’elles contiennent encore du gaz, deviennent alors de dangereux explosifs. En effet, lorsqu’elles arrivent dans les fours des centres de valorisation des déchets, ces explosions peuvent provoquer des pannes mécaniques dont les réparations coûtent plusieurs milliers d’euros.

Tous le sites internet conseillent de déposer ces bonbonnes dans les déchetteries....mais sans préciser que, neuf fois sur dix, elle ne seront pas acceptées. 

C’est le retour à la case départ.

Les communes engrangent les bonbonnes dans l’attente de jours meilleurs. Certaines villes comme Lille en stockent ainsi des milliers de tonnes sans savoir qu’en faire, peut-être devant la difficulté à trouver des recycleurs et devant le coût du traitement.

Les particuliers, soit parce qu’ils en ont trouvées, soit parce qu’ils en ont achetées sur internet,  s’ils n’en font pas des fusées pour nains de jardins, les glissent dans les poubelles ménagères, faute de pouvoir les mettre ailleurs… avec le fameux risque d’explosion.

Localement, nous n’échappons pas à cette problématique et tout le monde a intérêt à solutionner ce problème : d’abord le SIAVED pour lequel ces bonbonnes représentent de véritables bombes et qui, avec les réparations rendues nécessaires, augmentent le coût d’incinération à la tonne, ensuite l’Agglomération, qui paie la facture de ses déchets conduits à l’incinérateur et enfin les contribuables de nos communes qui paient le foncier bâti dont le produit sert aux dépenses de fonctionnement de l’agglomération parmi lesquelles l’incinération des ordures ménagères.

Soyons vertueux et exemplaires : Il appartient aux élus sambriens  qui représentent l’Agglomération au SIAVED de mettre ce sujet sur la table et de convaincre leurs homologues que les déchetteries, dans l’attente d’une loi leur imposant,  doivent accepter les bonbonnes de protoxyde d’azote pour en faire assurer le recyclage par un organisme spécialisé (il en existe), faute de quoi, avec cette politique de l’autruche, ces bonbonnes continueront à se disperser dans la nature, ou à se diriger vers les poubelles  d’ordures ménagères.

Lire la suite