16 Novembre 2024
, Rédigé par Jean-Marie Allain
Enjeu de l’assemblée communautaire de ce jeudi 15 novembre : valider l’inventaire des Zones d’Activités Economiques intégrant le site de l’aérodrome de la Salmagne.
Or, l’article L 318-8-1 du Code de l’urbanisme stipule bien, comme le CGCT, que sont considérées comme des zones d'activité économique : « les zones d'activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou aéroportuaire ".
La Salmagne est à ce jour classée zone agricole en lien avec l’aérodrome, riche par ailleurs de ressources en eau potable extrêmement fragiles et entièrement dépourvue des réseaux caractérisant les ZAE auxquelles elle ne peut être en l’état assimilée.
Par ailleurs, la délibération de la CAMVS de 2017 définit les critères adoptés par l’assemblée pour définir plus précisément les ZAE, parmi lesquels la présence de la zone dans un document d’urbanisme (ce qui n’est pas le cas) ou la présence d’un projet économique (ce qui n’est pas le cas puisque projet non encore voté par le conseil communautaire).
La Salmagne ne peut donc juridiquement figurer dans un inventaire des ZAE.
Un tel classement de la Salmagne en ZAE supposerait que le PLUI supprime la zone agricole, après accord des instances concernées (SCOT, Chambre d’Agriculture etc…) au profit d’une zone à vocation industrielle (UE).
REVENIR SUR LE FOND DU PROJET
La Salmagne, au stade actuel des études, PEUT certes devenir une grande zone industrielle mais DOIT-ELLE le devenir ?
Aucune position ne doit s’imposer, fût- elle basée par le principe de l’autorité.
Il faut sortir de l’approche manichéenne de ce dossier. Toutes les idées, toutes les hypothèses sont légitimes et à ce titre, l’irritabilité condescendante du Président Baudoux n’est pas acceptable, pas plus que les accusations puériles de Jean MEURANT, en charge du Développement économique, qui reproche aux opposants de suspect les élus en charge du dossier.
Le débat entre la création d’une méga-zone d’activités ou l’aménagement d’une zone multi -sites est d’autant plus compliqué que les ZAE actuelles totalisent plus de 150 hectares disponibles, pas d’un seul tenant certes mais éclatée de manière à nourrir des dynamiques de développement à l’échelle de nos différentes communes, notamment sur le plan commercial.
Il nous faut retrouver la voie du dialogue et de la démocratie
C’est au final le changement au PLUi qui serait déterminant.
Pour aller vers le changement au PLUi, la consultation des habitants paraît de toute façon comme la condition indispensable pour respecter le principe démocratique.
Dans aucune commune en effet, nos électeurs ne nous ont donné un mandat quant au devenir de la Salmagne. C’est une question de conscience et d’honneur.
L’obstination dans la voie qui a été prise pourrait, le moment venu, légitimer des oppositions semblables à celles que nous constatons en France lorsque des espaces agricoles ou naturels sont mis à mal par la bétonisation.
L’enquête publique ne s’avère pas adaptée aux enjeux d’un tel projet. Soyons innovants et pourquoi pas exemplaires !
Bernard BAUDOUX réunit un comité de pilotage sous la pression des élus et se demande « qu’est-ce que je peux faire de plus ? »
Bonne question Président !
Chaque thèse doit pouvoir être présentée par ses défenseurs, d’abord au conseil de Développement et aux conseils municipaux pour solliciter leur avis, ensuite à la population, non pas pour trancher le débat (la loi l'interdit) mais là encore pour recueillir son avis.
L'article L5211-49 du CGCT ne prévoit-il pas, après tout, que si la moitié des conseillers communautaires en sont d’accord, l’assemblée peut délibérer pour consulter les électeurs sur les décisions que l’intercommunalité est appelée à prendre ? Ce qui favoriserait le caractère démocratique de la décision et ramènerait dans cette assemblée le climat de confiance dont elle a tant besoin pour aller de l’avant.