Le chômage explose
L'augmentation est de 3,1 points depuis un an, contre 1,9 dans la Région.
(source INSEE)
Facture verte et fracture sociale
Je regrettais déjà il y a quinze ans, comme Président d'Habitat Pour Tous, qu'on nous impose des prix de référence plus bas pour produire du logement très social comme si les familles habitant ces logements avaient moins de besoins que les autres.
Le mode de financement imposait au bailleur très social de faire des logements passoires alors que c'est sur ces logements qu'il aurait fallu mettre le paquet en termes d'économie d'énergie.
Habitat basse consommation, nourriture bio, véhicules non polluants, panneaux photovoltaïques : l'adoption d'un mode de vie écolo est en passe de devenir un signe extérieur de richesse.
Certes, ces acquisitions permettent de faire ensuite des économies mais le surcoût à l'achat pénalise les plus modestes... et avantage les plus aisés puisque ces achats leur permettent ensuite de faire des économies.
Eh oui, les dépenses vertes accentuent les inégalités sociales !
Valérie Létard se propose d'allouer une subvention directe aux propriétaires modestes pour financer des travaux d'isolation.
(C'est un peu le sens de notre choix d'exonérer à 50 % du foncier bâti les propriétaires qui réalisent des travaux d'économies d'énergie, sauf que la loi nous interdit de moduler l'aide selon les revenus et que le seul intérêt devient dans ce cas, non pas social mais climatique)
L' idée de notre secrétaire d'Etat est généreuse mais cela n'empêchera pas aux locataires pauvres du parc privé très social et souvent énergétivore de continuer à se chauffer avec des radiateurs électriques ou des poëlles au pétrole.
Yves Cochet, le député Vert, propose d'allouer des quotas de rationnement des ressources rares comme l'essence.
C'est une fausse bonne idée car elle impose supprimer les taxis puisque les riches peuvent plus facilement que les gens modestes y trouver un véhicule de subsitution alors que les plus modestes se rabattraient sur les bus qui se verraient ainsi conforter dans le rôle d'accueil des derniers de la classe.
Bref, on tourne en rond et se serait tellement plus simple de réduire les écarts de revenus en fixant un revenu maximal d'existence.
Les paradis fiscaux du Val de Sambre
Je tiens tout d’abord à souligner la grande qualité du document qui sert de base à ce débat d’orientation communautaire.
Clair, bien illustré, il permet d’avoir une vision globale de ce que réalise notre agglomération, vision que nous n’avons pas tous dans la mesure où nous sommes investis dans d’autres commissions.
Merci donc à Christophe et aux techniciens de l’agglo qui ont réalisé ce document.
Je voudrais maintenant poser une question et formuler une suggestion.
Dans le tableau qui récapitule l’ensemble de l’offre en zones d’activités maîtrisées par l’AMVS, n’apparaissent pas les zones de la Spie à Ferrière la Grande et celle de la Solre à Rousies.
Est-ce volontaire ?
Quant à ma remarque, elle porte sur le dispositif des Zones Franches Urbaines (ZFU).
Ce dispositif d’exonérations fiscales a été créé en 1995 par Jean Claude Gaudin et Alain Juppé pour favoriser le développement économique dans les zones sensibles.
Une ZFU existe dans l’agglomération.
Un récent rapport de l’Observatoire National des ZUS confirme ce que tout le monde pressentait : les ZFU ressemblent à s’y méprendre à des paradis fiscaux qui coûtent 350 millions d’euros par an à l’Etat.
La moitié des entreprises établies en ZFU profitent de l’effet d’aubaine et ne compte aucun emploi, les autres ont souvent délocalisé et transplanté leurs emplois sans en créer de nouveaux.
Certes, Sous-le-Bois et l'Epinette nesont pas encore Monaco et Andore mais enfin...
J’ai vu moi-même une entreprise quitter Marpent pour s’installer dans la ZFU sans aucune création d’emploi.
L’Etat, conscient de ces dérives, a supprimé depuis 2009 les exonérations sur les plus gros salaires, mais du coup les salariés ont plus de probabilité de voir leur salaire stagner (le rapport de ONZUS constate cette précarisation salariale des ZFU) et les entreprises qui se sont installées dénoncent le non respect des engagements pris par l’Etat.
Au vu de ces différentes éléments, et compte-tenu que la ZFU est présenté comme un outil du développement économique, je souhaiterais, Monsieur le Président, qu’une note de bilan de la ZFU soit remise aux élus lors d’un prochain Conseil Communautaire, une note dans laquelle nous pourrions cerner, parmi le nombre d’emplois créés, la part d’emplois provenant d’une délocalisation et la part d’emplois réellement créés.
Métrospoliation, histoire d'un néologisme...
J’ai écrit une note en septembre 1997 intitulée « la métropolisation à l’épreuve des faits » dans laquelle je présentais les différentes postures à l’égard de la question métropolitaine.
La première, fondée sur le modèle théorique du géographe allemand Christaller (on l’appelle le modèle « christallérien »), affirme que c’est la métropole qui tire le reste, que ce qui est bon pour la locomotive est bon pour les wagons qu’elle tire.
Ce modèle prône en quelque sorte une répartition inégalitaire, respectant une hiérarchie urbaine, espérant que cette répartition sera bénéfique pour tous.
C’est le modèle de la métropolisation que l’on nous a chantonné durant 25 ans.
Or, les études menées à la fin de années 90 par le Conseil Régional à l’occasion de l’élaboration du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire ont révélé que durant cette période, s'il est vrai que les retombées étaient incontestables pour les territoires proches de la métropole, les territoires les plus éloignés avaient décroché de la dynamique et les écarts de richesse s'étaient renforcés.
L’effet de la métropolisation serait donc incontestable mais aurait des limites géographiques au-delà desquelles c’est l’effet inverse qui se produit.
La dynamique métropolitaine se réaliserait donc, non pas sans effet sur les territoires périphériques, mais à leur détriment.
D’où le concept de « métrospoliation » que j’ai alors lancé pour la première fois en février 1999 , devant plus de 500 personnes, lors d’une table- ronde d’un forum organisé par l’ORAH (Observatoire Régional de L’Aménagement et de l’Habitat) sur le thème « 25 ans d’aménagement et de développement en région Nord-Pas-de-Calais : bilan et perspectives ».
Cette expression avait jeté un froid dans la salle mais fut reprise quelques jours plus tard par M.Blanquart, le journaliste et responsable de l’hebdomadaire Autrement dit.
Depuis, l’expression a fait flores et pas plus tard que ce mercredi 3 février, dans le reportage consacré par le journal Le Monde, au Nord – Pas-de-Calais, Michel Delberghe parle de ces bassins en crise qui s’insurgent contre la « métrospoliation « !
Voilà contée la petite histoire du cheminement d’un concept que j’ai forgé à partir d’un néologisme et dont je voudrais dire que, s’il a peut-être l’avantage d’être journalistiquement parlant, il ne doit pas nous amener à développer une culture anti-métropolitaine mais bien nous inciter à réclamer une accélération du temps d’accès à la métropole, seule condition pour que demain, nous en soyons également partie intégrante.
Compétitivité de la France
L’épouvantail de la concurrence des pays émergents est obstinément agité pour expliquer la moindre compétitivité de la France et ses répercussions sur l’emploi.
Jean Peyrelevade vient opportunément rappeler dans Libé de ce lundi que l’économie française est aussi et surtout en perte de vitesse par rapport aux autres pays européens.
- Baisse de la part d’exportation de nos marchandises dans la zone euro
- Baisse dans la zone euro de la valeur industrielle ajoutée produite en France
Avant d’accuser le capitalisme mondialisé (une façon commode d’attendre l’hypothétique grand soir), Il y aurait donc des raisons spécifiques sur lesquelles les politiques économiques auraient plus de prise.
Reste à identifier la spécificité française en Europe.
Plus belle la vie...?
Certains s'obstinent à vouloir nous faire travailler plus longtemps, sous prétexte que l'espérance de vie augmente.
Le raisonnement paraît évident mais n'en est pas moins stupide.
La focalisation sur les séniors fait oublier à nos experts que la pyramide des âges n'est pas faite que de la strate des aînés.
L'idée d'une retraite à la carte dont parle F Bayrou est une bonne idée mais elle est dangereuse dans la mesure où elle peut se traduire par un maintien d'un nombre très important de séniors après 60 ans.
Cette idée est intéressante si à partir de 55 ans, on peut choisir la retraite progressive et sans pouvoir dépasser 60 ans si on dispose de ses trimestres de cotisation.
Je ne suis pas sûr qu'on soit sur la même longueur d'ondes.
Même Martine Aubry a récemment dérapé sur le sujet tant il est vrai qu'on nous martlèle que l'espérance de vie ne cesse d'augmenter.
Et si vous n'en êtes pas sûr, allez faire un tour dans une maison de retraite.
Vous verrez qu'après 70 ans, c'est plus belle la vie....
S'il est un sujet sur lequel la gauche dite radicale a parfaitement raison, c'est celui-là.
Il ne faut aucun compromis.
il faudra même revenir sur la loi Fillon.
Si les caisses de retraites ont besoin de cotisants, les entreprises peuvent embaucher des jeunes et des femmes qui se heurtent au mur de la discrimination et du chômage.
On aura fait d'une pierre trois coups : diminution du chômage, réduction des injustices et renflouement des caisses de retraite.
L'élection de 2012 se jouera en partie sur ce dossier majeur.
A moins qu'un référendum sur le sujet soit organisé comme le suggère Christiane Marty, membre du Conseil scientifique d'Attac...