Incinérateurs : le double discours des partis
17 Mai 2024 , Rédigé par Jean-Marie Allain
La directive 2023 / 959 de du Parlement européen et du conseil du 10 mai 2023 prévoit la potentielle inclusion de l’incinération dans le système d’échanges de quotas carbone européen. Cette nouvelle Directive aurait inévitablement un impact financier sur les centres de valorisation énergétique dont la plupart des responsables sont aujourd’hui vent debout contre ce projet.
Pourtant, l’Union Européenne est cohérente avec les objectifs des accords de Paris de 2015 d’atteindre les zéros émissions de carbone d’ici 2050.
Et cela suppose en effet d’y mettre les moyens.
Tous les rapports scientifiques publiés par l’UE démontrent en effet que la valorisation énergétique issue de l’incinération engendre de fortes émissions de carbone par rapport à l’électricité produite de façon conventionnelle à partir des énergies fossiles comme le gaz.
La quantité de carbone engendrée par la combustion de déchets incinérés est deux fois plus importante que la quantité moyenne de carbone générée par le réseau électrique de l’Union.
Cet impact négatif sur l’environnement est d’autant plus regrettable que les matières à incinérer pourraient être recyclées ou compostées
Le fait que les incinérateurs aient par ailleurs besoin d’un flux constant de déchets à brûler pour générer des recettes, à l’entrée par l’apport de déchets et à la sortie par la vente d’électricité, ne les incite pas à passer à la collecte des bio -déchets, d’autant plus que ce sont les mêmes qui sont souvent aux manettes dans les CVE et dans les intercommunalités.
La perpétuation de ce modèle rend inatteignable, selon ces différents rapports, l’ambitieux plan de réduction de consommation énergétique prévu par l’Accord de Paris et l’objectif de ne pas dépasser le seuil de la température de 1.5°C.
On ne peut donc enlever à la directive européenne sa pertinence.
L’UE met la pression pour que les collectivités consacrent plus d’efforts au tri et au recyclage…et baissent les quantités de déchets envoyés dans les CVE, avec inévitablement certaines fermetures, ce qui serait bon pour le climat et la santé.
Si la directive est cohérente, ce sont les élus locaux qui ne le sont pas puisqu’ils contestent un texte voté par leurs petits camarades à Strasbourg.
La Directive 959 a en effet été votée par les élus du groupe PPE (droite, centre droit et libéraux), par ceux du Groupe « Renaissance », par le groupe « Socialisme et Démocratie », par le groupe de gauche « The Left », par le groupe « « ECR » des conservateurs et par les écologistes.
Seuls les souverainistes eurosceptiques du groupe Indépendance et Démocratie ont voté « contre ».
Cela donne une nouvelle fois une image, pour employer un euphémisme, bizarroïde du monde politique.
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