La cacophonie sur l'éclairage public
13 Octobre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain
Le débat sur l'éclairage public arrive au moment où les ménages sont contraints de se plier au changement d’horaire, et sur la base de raisonnements qui ne prennent pas en considération les pratiques de ces ménages, au point que ce changement fait débat entre les scientifiques. Il est bon de souligner que si tout le monde, avec l’heure d’hiver, allume son logement à 18 h, voire un peu avant, ceux qui allument le matin de bonne heure sont principalement une partie des actifs, catégorie non majoritaire en France.
Personne ne doute, en cette période d’explosion des coûts de l’électricité, de l’intérêt de l’extinction de l’éclairage public sur tout ou partie de la nuit.
L’extinction de l’éclairage public signifie une gestion économe des deniers publics et un plus grand respect pour la faune et la flore par la moindre pollution lumineuse, sans prendre de risque pour la sécurité aux dires des forces de police qui constatent qu'il n'y a pas plus d'infractions sur les zones non éclairées que les zones éclairées. L'obscurité serait même le meilleur des couvre-feux.
Elle n’en soulève pas moins trois questions.
Concernant le sujet des économies, on peut se demander pourquoi avoir attendu si longtemps.
Je me souviens et toujours m'étonne qu'au courrier envoyé à l'Agglomération il y a une dizaine d'années pour connaître le montant qui aurait été économisé sur la commune si elle procédait à l'extinction de l'éclairage la nuit, soit resté sans réponse.
Ensuite, la responsabilité pénale du maire en cas d’accident dont la cause serait imputée à un défaut d’éclairage public (Conseil d’Etat, 2 mai 1990, n° 58827) ne doit pas être occultée.
Enfin, se pose la question de la coordination intercommunale.
Signe de la cacophonie ambiante, alors que l’Agglomération propose une extinction immédiate de l’éclairage de 23 h à 5 h dans les communes rurales et les communes péri- urbaines (séminaire des élus du 4 octobre 2022), les communes urbaines annoncent dans la presse une amplitude plus réduite (de minuit à 5 heures), voire semblent hésiter sur l’extinction totale de l’éclairage au prétexte que ces communes comptent des secteurs sensibles et ont besoin de vidéo surveillance.
On remarquera que ce discours contredit celui des forces de police évoqué ci-dessus.
Mais, à supposer qu'il soit vrai, nos communes, bien que plus petites, ont aussi des secteurs sensibles ou des secteurs dans lesquels règne un sentiment d’insécurité, comme en témoigne ce message reçu le jeudi 6 octobre d’une habitante de la Résidence Mendes-France
Bonjour monsieur le Maire. Excusez -moi de vous déranger. Mais je commence à m'inquiéter . J'ai entendu des dires que ma rue, c’ est à dire rue Pierre Mendes France, sera bientôt éteinte la nuit. Plus d'autres rues également. Que vous fassiez cela dans des rues sans risque,ok, mais pas la nôtre. En résidents cette rue le long de la voix ferrée . Si c est éteint. Je ne me sentirais plus du tout en sécurité !!! J aurait trop peur . Dites moi vos dires svp merci. Salutations distinguées
On se trouve même face à des situations baroques.
Le fait que des maires peuvent prendre un arrêté qui affecte directement la commune voisine. C’est le cas par exemple de l’arrêté de mon collègue de Recquignies, en date du 13 septembre 2022, oubliant que le transformateur alimentant une partie de la commune de Marpent, coupe l’éclairage public dans deux rue de la commune, rue Victor Hugo et rue Victor Hugo prolongée, alors que le pouvoir de police du maire ne peut dépasser les limites de sa commune.
Ayant fait valoir auprès de l’Agglomération que nous étions en pleine réflexion, et que nous n’avions pas donné notre accord, l’éclairage public a été remis en service sur les deux rues concernées et la commune de Recquignies.
La problématique de l’éclairage public exige en effet que tout le monde joue le jeu, dans le cadre d’une véritable coordination intercommunale.
La solidarité ne consiste pas à demander aux petites communes d’éteindre l’éclairage et en même temps de leur faire payer celui des villes.
Concrètement, les communes qui souhaitent ne pas s’aligner sur l’extinction totale, doivent cartographier les secteurs qui resteront éclairés et les communiquer aux autres communes.
Au vu de ces cartes, le plan d’éclairage comportant les amplitudes horaires harmonisées, pourrait faire l’objet d’une validation de principe par le Conseil communautaire, à charge pour les maires de s’y conformer ou pas.
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