Confection de masques : ce qui restera dans nos mémoires
8 Mai 2020 , Rédigé par Jean-Marie Allain
Ce qui frappait en pénétrant dans la salle des salles Fêtes, c’est d’abord ce bruit, moins brutal que celui des machines à écrire, un bruit de fines rafales momentanées qui , mises bout à bout, créait un fond sonore des plus agréables, digne source d’inspiration pour un compositeur comme Christophe, emporté par le Covid 19, qui aimait rappeler être en émerveillement en écoutant le moteur d’une machine laver lorsqu’il était encore dans l’électro- ménager.
Une douzaine de postes de travail formait un véritable atelier de confection qui disposait même d’un secteur « réparation » entre les mains expertes de Philippe, aussi talentueux avec ses machines à coudre qu’avec son saxo ténor.
Au cœur du dispositif, Corinne, l’initiatrice du projet, avec ses deux collègues de la maternelle, Sheila et Valérie.
A côté de ses trois « masquetaires », s’affairaient des collègues venus les rejoindre, soit pour la découpe (Laëtitia, Martine, Loïc), soir pour coudre (Françoise), et des conseillers municipaux fraîchement élus (Claudine au repassage et Pascal à la découpe, Mélanie et Angélique à la couture après avoir fait l’acquisition de leur machine !).
On trouvait aussi dans cette équipe formant une petite communauté, une couturière originaire de Marpent, Suzanne, en halte sur la commune, le temps du confinement, qui amèna, aidé par son mari, son expérience et ses conseils.
Comme souvent dans une fabrique, l’atelier était doté d’un "magasin", animé par Alda qui, entre deux découpes avec Yvette, réceptionnait et triait les dons de tissus, en préparait pour les couturières à domicile, assemblait les découpes pour l’atelier, réceptionnait et assurait le rangement des masques terminés.
De son côté, Ludovic, chef d’orchestre reconverti en manager, assurait la gestion informatique des commandes, procédait avec Alda et Pascal à l’étiquetage et à l’ensachage avant de coordonner la distribution au domicile des marpentois.
Autour de cette communauté aussi laborieuse qu’un nid de fourmis gravitait une constellation d’autres bénévoles, les uns en charge de la découpe, les autres attelés à leur machine à coudre avant de venir livrer leur production à l’atelier.
Hier soir, celui-ci a fermé ses portes, après que les couturières aient confectionné quelques tabliers pour les enfants de la maternelle.
Les membres se sont séparés avec le sentiment du devoir accompli et avec une pointe de tristesse un peu comme on se quitte à la fin d’une vie collective de plusieurs semaines.
Car, au - delà de l’action solidaire et de la prouesse technique (3223 masques ont été confectionnés du 8 avril au 7 mai , dont 1713 distribués à ce jour aux habitants ), c’est l’expérience humaine qui restera aussi gravée dans les mémoires, celle qui a réuni des gens qui se sont découverts sous un autre angle que celui auquel ils étaient habitués et qui a indiscutablement renforcé les liens entre eux.
Photo Philippe PETIT (photographe de Paris-Match)
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