Les pesticides s'invitent au congrès de l'AMRF
25 Septembre 2019 , Rédigé par Jean-Marie Allain
Le Congrès des Maires Ruraux de France qui vient de se tenir au Val Joly fut aussi l’occasion légitime pour des acteurs locaux de vouloir faire entendre leurs revendications, en particulier suite aux récents arrêtés de plusieurs maires pour élargir les zones d’interdiction d’épandage des pesticides.
Je me suis retrouvé, au gré des contacts, dans les deux délégations qui ont rencontré le matin les agriculteurs venus en nombre et l’après-midi les associations de défense de l’environnement.
Ces deux échanges ont été cordiaux et ont montré la difficulté pour les élus de prendre des positions tranchées, tant le débat est complexe et parce qu' aussi l’AMRF n’est pas un parti, ni un syndicat et doit tenir compte de la diversité de ses composantes.
A la suite de ces deux échanges, mon sentiment est le suivant.
Personne ne peut contester que l’agriculture intensive, d’abord par le retournement des prairies et ensuite l’arrachage des haies, détruit la biodiversité et peut menacer la santé des citoyens.
La disparition de ce type de culture à proximité des zones habitées doit être un impératif.
Pour certains maires, cela passe, au nom de la santé publique, par un renforcement de la règlementation restrictive via un arrêté d’interdiction d’épandage à une certaine distance mais de tels arrêtés se situent en dehors de leur champ de compétence et ne donnent pas de véritable alternative aux agriculteurs qui ont le sentiment, à juste titre, d'être pris en otages.
La question essentielle est pourtant bien de savoir comment diminuer la surface agricole cultivée avec le recours de produits phytosanitaires à proximité des habitations sans porter préjudice aux agriculteurs ?
La stratégie passe selon moi, plus en amont, par :
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La sanctuarisation des prairies dans les SCOT et les PLU comme cela se fait pour les espaces boisés classés (compétence des intercommunalités)
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L’obligation de déclarer en mairie tout retournement de prairie
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La remise en herbe (ou en boisement) des terres cultivées à proximité des habitations (par la concertation locale ou l'obligation nationale) , à charge pour la collectivité (Etat, Intercommunalité, commune) de dédommager l’agriculteur, sachant que la collectivité fera l’économie de la perte de la biodiversité, du traitement des pathologies engendrées par ces pesticides, et des inondations et autres coulées de boues.
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ou leur reconversion en agriculture biologique dans le cadre d’un programme d’incitation nationale et européenne.
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