Le verre de la discorde
19 Février 2019 , Rédigé par Jean-Marie Allain
Jacques Bleuze, en charge des déchets à l’agglo, a commencé son périple pour expliquer et convaincre les habitants dans les trois communes ayant accepté l’expérimentation de l’intérêt de l’apport volontaire du verre à la collecte à domicile.
Son argument principal s’appuie sur le fait que le verre collecté par habitant (ici 27,7 kilos par an) est nettement inférieur à la moyenne départementale (35,4 kg par an).
cette différence étant liée, selon lui, au fait que l’apport volontaire serait plus efficace que la collecte à domicile.
Un exercice impartial consisterait à comparer la moyenne du niveau de collecte pour les communes pratiquant l’apport volontaire avec la moyenne du verre collecté pour les communes restées à la collecte à domicile.
Or, nous ne connaissons pas, pour la moyenne départementale, les parts respectives occupées par l’un ou l’autre mode de collecte.
Faute de partir sur ces bases saines, M.Bleuze met la conclusion qu’il souhaite depuis le début comme explication. C’est lumineux comme une nuit sans lune.
A supposer même que l’on constate un meilleur niveau de collecte sur les territoires en apport volontaire (ce qui n’est pas prouvé aujourd’hui), des facteurs explicatifs devraient être testés comme le niveau socio-culturel de la population (dont on sait qu’il est corrélé avec le geste écologique), la moyenne d’âge de celle-ci ou encore la nature des consommations différentielles selon chaque territoire.
Selon l’Ademe, si l'on considère les quantités totales collectées, la performance du porte-à-porte est aujourd'hui supérieure d'environ 20% à celle de l'apport volontaire.
Bertrand Bohain, délégué général du Cercle national du recyclage (CNR), insiste sur le fait que "bien souvent, les points d'apport volontaires deviennent des dépotoirs".
Deuxième argument : le coût de la collecte en porte à porte serait de 108 € la tonne contre 34 € pour l’apport volontaire.
Si d’ailleurs l’on passait à l’apport volontaire, il serait logique de demander à l’agglomération, si elle fait vraiment des économies, de rembourser les communes sur la base de 108 – 34 , soit 74 euros par tonne collectée sur la commune !!
Cela étant dit, le chiffre de 108 € est inexact puisque basé sur des collectes en bi-flux et non en tri-flux (trois compartiments) comme chez nous.
En effet, aujourd’hui, le verre est collecté en même temps que les autres recyclables. Enlevons le compartiment verre, il faudra toujours vider la poubelle chaque semaine, le coût du ramassage à domicile ne baissera pas. Il serait moins faux de dire que la collecte du verre aujourd’hui ne coûte rien.
S’il convient de supprimer le compartiment verre pour laisser de la place aux autres recyclables, le dépôt dans une petite poubelle à verre qui serait collectée en même temps que les deux autres ferait parfaitement l’affaire.
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