Solidarité de classe
26 Avril 2017 , Rédigé par Jean-Marie Allain
La question européenne est le principal enjeu de ce second tour, mais pas seulement sous l’angle économique.
Certes, il y a le fameux débat sur le libre-échange, sanctuarisé par l’Union européenne qui ne dit jamais qu’en matière de commerce international, le vainqueur est d’abord celui qui ne joue pas le jeu du libre-échange : on le voit aujourd’hui avec la Chine ou encore les Etats-Unis, lesquels, déjà dans la seconde moitié du XIXe siècle relevèrent leurs tarifs douaniers et connurent une expansion sans précédent.
L’Europe est libre-échangiste, le reste du monde est protectionniste.
Et ce libre-échangisme, parce qu’il fait des ravages dans les pays où le coût de la main-d’œuvre est plus élevé, génère chez nous le chômage et accroit les inégalités.
Alors qu’un proverbe japonais nous dit que « si dans un pays il n’y a qu’une pomme par habitant, celui qui en mange deux est un voleur », ici, l’opulence s’étale sans vergogne aux portes de la gêne.
Mais les causes de la révolte par le bulletin de vote sont plus larges.
Jean-Marie Domenach écrivait, en parlant d’Emmanuel Mounier, « les hommes se révoltent parce qu’on leur enlève leur langue, leur identité, leur religion. », appuyant ainsi la thèse selon laquelle il y a aussi des raisons immatérielles à la révolte populaire et que la campagne électorale a malheureusement insuffisamment abordées.
Car cette conscience populaire qui réapparait dans le vote dit « protestataire » de dimanche dernier (Mélenchon, Le Pen, Dupont-Aignan, Lassalle, Asselineau, NPA, LO) émane certes de ceux qui subissent l’exclusion économique mais aussi (et ce sont souvent les mêmes), des formes de relégation sociale, spatiale ou culturelle (l’émission « on n'est pas couché » de Ruquier a ainsi érigé en système le mépris et l’arrogance pour les gens du peuple ou ceux qui défendent leurs intérêts).
On peut d’ailleurs parler « d’une véritable « conscience de classe » dont sont dépositaires bon nombre d’électeurs de cette France d’en bas et qui l’ont montré avec leur bulletin de vote.
Et qui dit « conscience de classe » dit aussi « solidarité de classe ».
En ce sens, et même s’il faut reconnaître à Emmanuel Macron l’exploit d’avoir fait exploser ce qu’il restait des vieux appareils et de leurs apparatchiks et le désir de « secouer » une société bloquée sur ses corporatismes, j’éprouve un sentiment de « solidarité de classe » avec ce peuple qui gronde, un sentiment qui m’interdit de soutenir celui qui incarne le libre-échangisme, le mondialisme et le monde de ceux qui continueront à se goinfrer de pommes jusqu’à nous en donner la nausée.
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